J’ai fini...
et je ne sais plus quoi faire de moi
J’ai enfin terminé mon journal de bord pour Corpus Nelly Arcan puis j’ai relu pour la 396 millième fois mon travail pour Histoire et imaginaire de l’utopie sur Des anges mineurs, et vraiment, quelle oeuvre que ces narrats!
J’ai imprimé, cliqué sur Envoyer…
Et j’ai pleuré.
Pas un grand sanglot dramatique : juste la petite larme surprise, celle qui coule quand ton cerveau, qui croyait être un robot universitaire tranquille, découvre soudain qu’il est fait de matière sensible.
Parce que voilà : c’était mes derniers véritables travaux en Études littéraires.
(Le cours hors programme au printemps ? On en parlera quand j’aurai envie de faire semblant que ça compte, pour le moment je n’ai pas la moindre idée de ce que j’ai envie de faire....)
J’ai vécu, je crois… un mini deuil existentiel.
Pas très glamour, pas très “femme forte indépendante”, mais bon : réel.
Pendant des années, depuis 2018, quand j’ai débuté le Certificat en Création littéraire, j’ai vécu dans le mouvement d’un cycle parfaitement huilé : lire, écrire, rendre, être jugée sur mes connaissances et mes compétenses, puis recommencer. Une routine presque zen si on considère que le zen inclut des citations de Ricœur ou de Todorov et des fouilles intempestives dans les livres à 2 h du matin pour retracer les dites citations.
Et maintenant ? Plus rien. Le vide. Le gouffre. L’hiver québécois intérieur et extérieur.
Je me retrouve à me demander :Que vais-je faire de moi-même sans un travail noté pour me dire quoi penser ? Comment vais-je survivre sans personne pour valoriser mes idées, pour me donner l’impression de faire oeuvre intéressante, à défaut d’utile?
Est-ce que les humains fonctionnent encore sans échéances ? Est-ce qu’on se décompose lentement quand on ne réfère plus à personne pour étayer nos pensées?Est-ce que l’univers attend de moi que je me… repose ? (Il ne sait clairement pas à qui il parle.)
Bref, je panique un peu…là, maintenant, live, direct dans ton écran.
On pourrait appeler ça de l’angoisse ou du réalisme, ou une légère dépendance affective aux travaux universitaires. J’aime mieux croire que c’est un “moment de transition”. C’est plus chic.
Tout ça pour dire que le semestre est fini, ma tête flotte, et visiblement, j’ai oublié comment on habite un mois de janvier sans lectures obligatoires, sans devoirs, sans crédits ni notes à la clés, mais j’imagine que je vais survivre… Statistiquement, les gens qui ne remettent rien en fin de session ne meurent pas tous.
En attendant, si vous me cherchez, je serai en train d’essayer de ne pas terminer mon mémoire… avant même d’être inscrite à la maîtrise.
On a les addictions qu’on peut.



Après avoir rendu mon dernier gros projet d’études, j’étais tellement conditionnée que, les matins suivants, je me réveillais encore aux aurores : j’allumais l’ordi, faisais couler le café, ouvrais le fichier…
…avant de réaliser, vingt-cinq minutes plus tard, que non : c’était fini. Je pouvais retourner dormir.
Le cerveau met toujours plus de temps que nous à comprendre qu’un cycle est terminé.
BRAVO
ressens ma chum ressens! c'est un gros baluchon d'émotions en ce moment et je suis persuadée que tu as des milliers de trucs à créer à partir de tous les sentiments qui remontent!
calme-toi sur la maîtrise ahahah, enjoy le vide à la place!