Je m’impatiente vite.
Devant un livre trop long, et j’en ai une sérieuse pile à lire ce semestre!
Devant un jardin qui végète, il arrive ce poivron ou quoi??
Ou une aquarelle qui refuse de suivre le chemin de l’eau que je lui ai pourtant tout tracé…
ou encore un appareil qui hocquete et refuse d’effectuer ce pour quoi il a été créé.
Devant l’apprentissage surtout, si lent, si frustrant.
J’aimerais que tout aille plus vite, que les choses se livrent sans résistance. Le temps passé à apprendre me semble du temps perdu. On devrait pouvoir placer un livre sous notre oreiller et se réveiller le matin en possession de nouveaux savoirs.
Et pourtant, avec les autres, je suis l’inverse : je fais preuve d’une patience légendaire. On me croit bonasse, trop tolérante.
En vérité, je vois très bien les failles, les mensonges, les petits calculs. Je les soupèse, les analyse, les comprends. Mais je choisis d’attendre, de croire encore, d’accorder une chance de plus. Ma patience est un pari.
Jusqu’au jour où elle s’use d’un coup, comme un élastique qui lâche. Alors, c’est fini. Plus de retour, plus de pardon possible. On ne revient pas d’un effondrement. Quand je tourne le dos, c’est souvent pour toujours, au moins pour très longtemps.
Entre ces deux pôles, mon impatience du temps, ma patience des êtres, puis ma rupture radicale, je me demande…
… qu’est-ce que cela dit de moi ?
Je pense qu'il y a un mélange de qui vous êtes à la base (votre personnalité) et les épreuves vécues qui font en sorte qu'à partir d'un certain point vous rompez les liens. Je suis un peu comme ça moi aussi!